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Une atteinte grave à la dignité de la femme

En Occident, les autorités musulmanes continuent d’enseigner les principes discriminatoires relatifs au port du voile islamique. Plutôt que de dénoncer une atteinte aux « droits des femmes », les auteurs de cet article mettent en lumière l’argument coranique justifiant cette atteinte grave à la dignité de la femme.

En septembre 2019, le Centre suisse islam et société (CSIS) a organisé la conférence Face à la radicalisation – Contre-discours et action sociale islamiques. Pour traiter ce thème très dans l’air du temps, le CSIS a fait appel à l’imam Bajrafil, souvent présenté comme un représentant éminent de l’islam moderne. 

Un discours qui ne change pas

Or, dans la vidéo qui suit, cet imam rappelle les avis donnés par divers savants musulmans classiques au sujet du concept de l ‘Awra, avis qu’il ne répudie pas. Au passage, il donne du terme ‘Awra une traduction trompeuse. En arabe, ce mot signifie en effet « partie impudique » alors que l’imam Bajrafil le traduit par « nudité » qui se dit ‘Arye ( عري).

Dans l’article du Dictionnaire du Coran consacré à ce sujet, Eric Geoffroy précise que traduire ‘Awra par « nudité » « ne rend absolument pas compte du poids de ce concept dans le système éthico-légal musulman. » L’Awra d’une femme musulmane libre, en âge de se marier, désigne son corps entier, « à l’exception du visage, des mains et parfois des pieds ».

Voir aussi La Awra de la femme et Tolérer ou interdire le niqab

Un discours délétère

Pour mesurer la portée délétère de cet enseignement, il faut comprendre qu’il a pour but de convaincre les femmes d’intégrer, dès leur enfance, une conception dégradante de leur corps. Dans ce contexte, porter le voile revient donc pour elles à reconnaître que leur corps est, par définition, impudique et qu’elles sont responsables de la bonne conduite sexuelle des hommes. Bien qu’on évite souvent d’évoquer le problème, cet enseignement a aussi comme conséquence d’infantiliser les hommes.

Pour comparaison, il est intéressant de noter que dans la Bible, Jésus et les apôtres appellent à la pudeur autant les hommes que les femmes. Dans une image, qui n’est pas à appliquer à la lettre mais dénote une grande détermination à rompre avec l’objet de la tentation, Jésus dit : « … si ton oeil droit te fait tomber dans le péché, arrache-le et jette-le au loin, car il vaut mieux pour toi perdre un de tes organes que de voir ton corps entier précipité en enfer » (Evangile de Matthieu 5.29). Bien que d’autres passages recommande à la femme de s’habiller modestement (1Pierre 3.3-4), la Bible ne suggère jamais que la responsabilité d’un péché sexuel soit systématiquement et unilatéralement imputable à la femme.

Dénoncer un discours déshumanisant

Il est donc impératif de dénoncer cet enseignement comme une atteinte grave à la dignité de la femme. Ne rien dire, c’est consentir. Il est également urgent de lutter contre des conceptions rétrogrades, qui, sous couvert de «liberté religieuse»,  infusent dans nos sociétés et tendent à justifier ces comportements déshumanisants.

Le débat sur l’initiative du 7 mars 2021 constitue une opportunité rare pour révéler au public suisse le caractère inadmissible de cet enseignement.  Il faut rappeler que des imams continuent de le transmettre en Suisse et en Europe en toute légalité, en soutenant, le plus sérieusement du monde, que les femmes choisissent librement de porter le voile.

En complément à cet article, nous vous recommandons de découvrir dans la vidéo suivante l’avis de Fatiha Boudjahlat sur le voile. Revigorant!

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