Racisme antimusulman et racisme musulman. Ce que l’étude du CSIS Racisme antimusulman en Suisse met avec raison en évidence et ce qui reste à dire sur la question du racisme propre à l’islam.
Sur mandat du Service de lutte contre le racisme, le Centre suisse islam et société (CSIS) a réalisé une étude sociologique « de référence » documentant le racisme dont sont victimes certains musulmans en Suisse. Comme il n’existe pas dans ce pays de loi à caractère raciste, le CSIS a basé son étude sur le témoignage et le ressenti de personnes qui se sont dites victimes de racisme et de discriminations en raison de leur appartenance à la religion musulmane.
Lire l’étude du CSIS : Racisme antimusulman en Suisse
Quelques précisions
Pour qualifier cette expérience, ses auteurs recourent à l’expression « racisme antimusulman ». Mais pourquoi « racisme » si l’islam n’est pas une « race ». Parce que, comme le fait remarquer Etienne Balibar cité dans l’étude:
Idéologiquement, le racisme actuel (…) s’inscrit dans le cadre d’un ‘racisme sans race’ (…): un racisme dont le thème dominant n’est pas l’hérédité biologique, mais l’irréductibilité des différences culturelles; un racisme qui, à première vue, ne postule pas la supériorité de certains groupes ou peuples par rapport à d’autres, mais ‘seulement’ la nocivité de l’effacement des frontières, l’incompatibilité des genres de vie et des traditions. »
Le problème du « racisme antimusulman » est donc culturel. Il consiste à voir toute personne musulmane comme membre d’un groupe homogène caractérisé, entre autres, par l’homophobie, le sexisme, l’antisémitisme, l’incapacité à s’informer, la résistance à la démocratie ou le recours potentiel à la violence. D’un point de vue éthique, cette façon de considérer les musulmans est problématique et justifie qu’on appelle la population à examiner ses « préjugés » contre eux.
Les auteurs de l’étude rappellent par ailleurs que :
La critique des doctrines religieuses de l’islam, du comportement des personnes qui se définissent comme musulmanes, des organisations, des sociétés et des Etats musulmans est sans aucun doute légitime. Cependant, la critique peut prendre des formes problématiques. L’excès d’attention portée sur les personnes musulmanes et l’islam est un premier indice d’une critique injustifiée (c’est nous qui soulignons).
En écho à cette étude sur le racisme antimusulman en Suisse, nous voudrions souligner dans la suite de cet article qu’il existe dans l’islam un racisme anti-mécréant. A notre connaissance, le Service de lutte contre le racisme de la Confédération n’a jamais mandaté le CSIS pour qu’il produise une « étude de référence » sur le sujet. Or une telle étude appellerait chacun à ses responsabilités. En effet, le « racisme » de certains Suisses pourrait être, en partie, une réaction au racisme anti-mécréant de l’islam. Il incomberait ainsi à chacun de prendre conscience de ses préjugés et d’en évaluer la pertinence.
Enseignements islamiques à propos des « mécréants »
le Coran fait grand cas de ceux qu’il appelle les « mécréants ». Il les désigne, sans nuance, comme « les pires des créatures »1 et appelle sur eux le mépris et les traitements les plus durs, voire le combat à mort2.
A propos de la déshumanisation des « mécréant », voir cette vidéo.
Ecouter aussi l’exposé de ce cheikh saoudien donné en mai 2015. Il y présente le combat contre les mécréants (djihad) comme une obligation religieuse pour tout musulman « fidèle ».
Différences entre racisme antimusulman et racisme musulman
L’étude du CSIS n’aborde pas – le fera-t-il un jour? – une différence fondamentale entre le racisme dont les musulmans peuvent être victimes en Suisse et celui dont sont victimes les non-musulmans de la part de l’islam. Si des discriminations à caractère raciste envers les musulmans peuvent exister en Suisse, elles ne sont pas institutionnalisées par la législation du pays. Par exemple, la loi n’interdit pas l’embauche d’une personne musulmane en raison de sa religion. Dans le cas de la Suisse, le racisme est le fait d’individus isolés s’exprimant ou agissant en leur nom. On ne peut donc pas généraliser leur comportement à l’ensemble de la population et ce n’est pas l’ensemble des musulmans qui se sent victime de racisme en Suisse.
En revanche, le CSIS occulte un élément fondamental dans les études qu’il réalise : c’est le fait que les législations des pays musulmans contiennent toutes des lois à caractère discriminatoire et raciste. Et ces lois, en application directe du Coran, acquièrent un caractère institutionnel dans les législations des pays musulmans, y compris les plus modérés.
Les lois de la charia ont une application extra-territoriale
Parce qu’elles sont de nature religieuse, ces lois s’appliquent où que les musulmans vivent, dans leur pays ou à l’étranger. Les autorités consulaires exigent en effet que leurs ressortissants, émigrés en Suisse, se soumettent aux lois de leur pays d’origine, même s’ils ont obtenu la nationalité suisse. Par exemple, un consulat peut refuser de reconnaître le mariage d’une femme issue d’un pays musulman avec un « mécréant » : il la considère comme une prostituée. Ces mêmes autorités peuvent refuser de reconnaître les droits de filiation d’un enfant adopté au motif que l’islam interdit l’adoption. Ainsi, en Suisse, les personnes originaires d’un pays musulmans, mêmes binationales, restent soumises à ces lois discriminantes et infamantes.
Ecouter le témoignage de cette femme marocaine mariée à un Suisse
Voir aussi le document pdf Pièces à fournir aux autorités pour se marier
Exemples de racisme musulman
Il faut rappeler que pour le Conseil européen pour la fatwa et la recherche, la Charia inclut tous les aspects de la vie et du culte. Elle comprend le statut personnel, les aspects économiques et les crimes en plus des décisions relatives à la paix et à la guerre. Elle légifère également sur ce qui concerne le pays et ses habitants ainsi que les étrangers et leurs pays.
Au nombre des lois de la charia, que les mosquées enseignent à leurs membres en Suisse, en voici quelques-unes dont le caractère discriminatoire est évident.
1. Absence de liberté religieuse
La charia condamne toute critique de l’islam et l’apostasie (condamnation à la prison ou à mort pour toute personne qui discrédite l’islam et son Prophète ou quitte l’islam en justifiant son abandon…)
2. Déshumanisation des non musulmans (voir les exemples de prêches en vidéo)
3. Incitation à la haine et à la violence, y compris le terrorisme
4. Oppression de la femme et absence d’égalité homme-femme
- Mariage (pas de mariage avec un non-musulman à moins qu’il ne se convertisse)
- Répudiation (en déclarant trois fois « je te répudie », l’homme peut obtenir d’un imam l’annulation de son mariage)
- Présence d’un tuteur masculin (sans lui, la femme n’est pas libre de se marier dans de nombreux pays musulmans, même si dans certains pays comme le Maroc, la femme majeure peut se marier sans tuteur.)
- Polygamie
- Mariage de mineurs. (avant même sa puberté, une fille peut être mariée)
- Héritage. (la femme hérite de la moitié de la part d’héritage de son frère)
- Voile islamique. (rappelle à la femme que tout son corps est impudique et occasion de tentation et de chute pour l’homme)
5. Discrimination et stigmatisation des enfants nés hors mariage
6. Discrimination et persécution des homosexuels
7. Discrimination et persécution des minorités religieuses
Lire aussi: Porter le voile, ma liberté!
Discours idéologique plus qu’étude scientifique?
Au regard de ces faits, on est justifié à mettre en doute la démarche générale du CSIS. Au bénéfice de la mansuétude du Service de lutte contre le racisme, ce centre peut passer sous silence les enseignements de l’islam contraires à la loi et aux valeurs de la Suisse. Ce faisant, il opère davantage en promoteur qu’en critique averti de l’islam. En tant que « centre universitaire », il ne se soumet pas au principe d’examen objectif de son sujet et devient, de fait, un instrument idéologique. Implicitement, il vise à mettre hors de portée de la critique les doctrines les plus rétrogrades de l’islam afin d’entretenir l’illusion de la parfaite compatibilité de son projet de société avec le nôtre. Et le leurre fonctionne très bien puisque la Confédération suisse continue de le financer.
Notes
- 1La Sourate 98.6 déclare : Les infidèles parmi les gens du Livre, ainsi que les Associateurs iront au feu de l’Enfer, pour y demeurer éternellement. De toute la création, ce sont eux les pires.
- 2Le cheikh saoudien Mamdouh Ben Ali Al-Harbi cite, dans l’ordre de sa conférence, Sourates 8.60 ; 9.123 ; 2.216 ; 2.193 ; 9.111 ; 8.12. Il cite aussi deux hadiths rapportés par Bukhari et Muslim et un troisième d’Abu Dawood.