Nous aimons Jésus car nous sommes musulmans. Il y a quelques mois, sur l’esplanade du Trocadéro à Paris, des jeunes musulmans, munis de pancartes, ont proclamé qu’ils aimaient Jésus.
Cette déclaration est très belle et la ferveur de ces jeunes a de quoi nous réjouir. Le Coran décrit en effet Jésus comme un prophète absolument unique. Ni Abraham, ni Joseph, ni Moïse, ni même Muhammad ne jouissent d’attributs équivalents aux siens.
Que dit le Coran de Jésus ?
La sourate 19 affirme qu’il est sans péché, qu’il est né d’une vierge, qu’il est un signe pour les hommes (pas seulement pour les Israélites), et qu’il est Parole de vérité. La sourate 21 confirme qu’il est un signe pour tous les peuples de la terre et la sourate 43 qu’il a la « connaissance de l’heure » (jugement dernier) et qu’il est venu avec des preuves claires (réalisation des prophéties, miracles).
Comme si cette série de distinctions ne suffisaient pas à mettre Jésus à part de tous les autres prophètes, la sourate 3.45 ajoute qu’il est illustre ici-bas et dans l’au-delà, la sourate 4.158 que Dieu l’a élevé au ciel (littéralement « élevé vers lui », c-à-d « vers Dieu ») et le verset 171 qu’il est le Messie (Christ), la Parole de Dieu, l’Esprit de Dieu. La sourate 5.110 couronne le tout en rappelant qu’il donne la vie, guérit des malades et ressuscite les morts.
Oui, les musulmans ont des raisons très valables et profondes d’aimer Jésus. Et on peut comprendre leur enthousiasme et leur fierté car la sourate Al-i’Imran 3.55 rapporte que Dieu a dit : « Ô Jésus ! Je vais mettre fin à ta mission sur Terre, t’élever vers Moi, te purifier de ceux qui n’ont pas cru, et mettre ceux qui te suivent au-dessus de ceux qui ne croient pas jusqu’au Jour du Jugement dernier. »
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Peut-on aimer Jésus sans accepter son amour pour nous ?
Mais ici surgit un problème : si ces jeunes musulmans sont sincères, ils révèlent au grand jour que Jésus divise le monde musulman en deux camps. Car l’écrasante majorité d’entre eux croient qu’Allah a abrogé les passages cités plus haut. Pour eux, Jésus ne diffère en rien d’Adam. Il ne serait, somme toute, qu’un homme ordinaire.
Tous ceux qui refusent d’admettre que le Coran donne à Jésus une position supérieure à celle de Muhammad ne peuvent partager l’enthousiasme de ces jeunes. Dans ce contexte, la question de savoir jusqu’où un musulman peut aller dans son amour pour Jésus devient très réelle et risquée. Pourtant, il y a une question encore plus profonde et importante que celle-là : si un musulman aime Jésus, peut-il accepter en retour l’amour de Jésus pour lui ?
La réponse courante à cette question est de considérer qu’il serait blasphématoire d’accueillir un tel amour parce qu’il reviendrait à admettre que Jésus ait offert sa vie en sacrifice pour nous racheter de nos péchés et du juste jugement de Dieu. Pour beaucoup d’amis musulmans, croire cela revient à commettre un péché qui exige une repentance immédiate sous peine de condamnation à mort pour apostasie ou, dans les pays qui n’appliquent pas rigoureusement la charia, d’un sévère ostracisme familial social et professionnel.
Sortir du dilemme
Comment échapper à un dilemme aussi profond ? Les hommes ne le peuvent pas. Par contre, Jésus, lui, peut franchir le gouffre qui le sépare d’eux et venir à leur rencontre. Les deux témoignages suivants, le premier donné dans un enregistrement audio, le second présenté dans un livre, confirment ce que beaucoup ont déjà expérimenté : Jésus se manifeste et vient à ceux qui le cherchent.
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