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Israël et Palestine. Entre choc des violences et quêtes de paix (2)

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29 novembre 2023

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Le premier article de cette série a commencé par une prière. Il a ensuite mis en lumière la complexité des violences qui ravagent cette région du monde. Dans ce second article, l’auteur s’efforce de répondre à la question : peut-on hiérarchiser ces violences ?

Cet article reproduit, à quelques modifications près, le texte que l’auteur a publié sur son blog www.skblog.ch

Le conflit israélo-palestiniens illustre plus que nul autre cet « Orient compliqué » qu’ont évoqué certains observateurs. On y rencontre des rabbins profondément antisionistes et des musulmans sionistes ! Dans les écrits fondateurs du judaïsme, on découvre des textes xénophobes et dans ceux de l’islam la justification du terrorisme et de la haine des juifs. Enfin, on observe comment la mise en pratique contemporaine de ces textes empoisonne cette guerre.

2. Peut-on hiérarchiser ces violences?

L’impossible hiérarchisation

Humainement, il est bien sûr impossible de hiérarchiser les violences subies notamment par des enfants juifs ou palestiniens. Chaque violence est insupportable et suscite en nous tristesse, désolation et colère. Les débats actuels sont enflammés, précisément car des personnes des deux camps sont indignées et veulent que ces violences subies notamment par des enfants, et plus largement par des civils, à juste titre cessent.

Peut-on hiérarchiser les violences commises par le Hamas ou par l’armée israélienne ?

Si l’on s’en tient au nombre de civils tués depuis le 7 octobre, les violences de l’armée israélienne sont bien plus nombreuses. Et si l’on se tourne vers la nature et l’objectif de ces violences, le sujet est plus complexe.

Pour prendre un peu de recul, lors de la seconde guerre mondiale il est estimé que 45 millions de civils sont décédés. Et parmi eux plusieurs millions d’enfants 1,5 million d’enfants jui. Si les réseaux sociaux avaient existé alors, comme ils existent aujourd’hui, le monde aurait été inondé d’images de civils mourant sous les bombes et les actes abominables de violences.

Avec recul, il est clair que les Allemands partisans du nazisme, et leurs alliés Italiens et Japonais, étaient les agresseurs et les autres les agressés.

Mais qu’en est-il dans le conflit actuel ? Qui agresse qui et comment ?

Selon une analyse partielle, le Hamas terroriste a agressé Israël qui répond militairement pour anéantir le Hamas. Et des victimes civiles palestiniennes sont à déplorer dans cette réponse.

Selon une autre analyse, encore plus partielle, le Hamas est un mouvement de résistance qui répond de manière légitime à la violence infligée pendant des décennies par l’occupation sioniste de la Palestine. Et des victimes civiles juives sont à déplorer.

Les médias et les médias sociaux se polarisent en fonction de cette fracture des interprétations.

Une enquête menée en Suisse montre bien ces polarités.

Dans le conflit actuel en Israël et à Gaza, il est très utile d’écouter aussi bien le Jerusalem Post qu’Al JazeeraL’Agence Palestinienne de presse et d’information que The Times of Israël (accès gratuits). Les informations sont fort différentes et le plus souvent opposées.

L’impossible neutralité

Est-il possible et souhaitable d’être neutre dans ce conflit ? L’étymologie du mot « neutre » renvoie au sens de « ni l’un ni l’autre ». Sur ce sujet, un texte de la Bible est fort éclairant. Lorsque Josué s’apprêta à conquérir la Terre de Canaan, il fit une rencontre troublante. Voici ce que dit le texte:

« Or, tandis que Josué était près de Jéricho, il leva les yeux et regarda : voici qu’un homme se tenait en face de lui, son épée dégainée à la main. Josué alla vers lui et lui dit : « Es-tu pour nous ou pour nos adversaires ? » – « Non, dit-il, mais je suis le chef de l’armée du SEIGNEUR. Maintenant je viens. » Alors Josué se jeta face contre terre, se prosterna et lui dit : « Que dit mon seigneur à son serviteur ? » Le chef de l’armée du SEIGNEUR dit à Josué : « Retire tes sandales de tes pieds, car le lieu où tu te tiens est saint. » Ainsi fit Josué. » (Josué 5/13-15).

À la question : « Es-tu pour nous ou pour nos adversaires ? », on pourrait s’attendre à ce que la réponse soit « pour nous » OU « pour nos adversaires ». Or la réponse du messager de Dieu est « NON ». Et ce « NON » oblige à sortir des réponses partisanes trop réductrices. Même si un combat va s’engager contre un adversaire, Dieu n’est pas d’un côté contre l’autre. Car le Dieu de la Bible a comme horizon le bien de tous. Et cette terre sainte demande que d’abord l’on s’y déchausse.

Dans un livre récent, Israël a aimé ses ennemis, Dany Nocquet met admirablement en lumière cet horizon de paix. Sans gommer les textes très violents de la Bible.

Je reviens à la question posée : est-il possible et souhaitable d’être neutre ?

Il y a une neutralité positive qui consiste à prendre distance pour écouter et soulager les souffrances des uns et des autres. Mais après ce pas de recul, il est important de participer au combat pour la vérité.

Or celle-ci est infiniment complexe.

Rabbins antisionistes et musulmans sionistes

Même s’ils sont très minoritaires, il y a des rabbins (ultraorthodoxes) qui soutiennent les Palestiniens et s’opposent fermement à la politique de conquête israélienne.

Et même s’ils sont encore plus minoritaires, il y a des musulmans qui se basent sur des textes du Coran pour soutenir la présence juive en Israël. Il est dommage qu’on ne les entende pas dans le débat public! Voici un des textes du Coran sur lesquels ces musulmans sionistes se basent :

« [Rappelle] lorsque Moïse dit à ses gens : « Ô mes gens ! Rappelez-vous la grâce de Dieu envers vous, lorsqu’il a fait parmi vous des prophètes, vous a fait des rois, et il vous a donné ce qu’il n’avait donné à nul aux mondes. Ô mes gens ! Entrez dans la Terre sainte que Dieu vous a prescrite et ne tournez pas le dos. ~ Vous retourneriez alors perdants ». (Coran 5/20-21)

Le Coran dit clairement que la Terre sainte a été donnée par Allah au peuple de Moïse, donc au peuple juif. Par la suite, la grande majorité des responsables musulmans ont diminué la portée de ce texte, notamment en se désignant eux-mêmes comme l’authentique peuple fidèle à Dieu.

Qui agresse qui et comment ?

Revenons à la question : Qui agresse qui et comment ? La réponse ne peut se résumer en quelques paragraphes. Dans un texte ultérieur, j’espère revenir sur cette épaisseur historique.

Selon la charte de l’OLP, l’agression sioniste a commencé en 1917. Selon des défenseurs du peuple juif, l’agression dure depuis 2500 ans dès lors que des peuples tiers ont voulu conquérir leur Terre donnée par Dieu. Selon les défenseurs des Palestiniens, les Juifs n’auraient jamais dû conquérir cette Terre où vivaient des Cananéens. Selon les historiens, le mot « Palestine » renvoie aux Philistins, un peuple de la mer, et donc pas de Canaan, qui eux-mêmes avaient colonisé cette terre…

Pour le moment, des simplifications unilatérales doivent être dénoncées.

Tariq Ramadan rejette toute forme d’agression venant du peuple palestinien et considère que ce peuple est victime des impérialismes occidentaux et sionistes. Sa stratégie est constante : cacher ses propres agressions ou celles des musulmans pour accuser les autres et les désigner comme seuls responsables des violences en cours. Comme toujours, pour gagner la partie, il cherche à transformer l’agressé en agresseur ! Son message séduit, car indéniablement il y a de nombreux enjeux géostratégiques impérialistes derrière ce conflit. Oui, au fil des siècles, les Occidentaux ont agressé la région causant la mort de centaines de milliers de personnes. Oui, le gouvernement israélien agresse violemment aussi le peuple palestinien en colonisant la Cisjordanie et en ayant instauré un blocus sur Gaza. Mais le discours de T. Ramadan est fallacieux, car il refuse catégoriquement de mettre en lumière la violence qui émane directement des Palestiniens et des musulmans. Cette violence a été une source intarissable d’agression qui a meurtri les populations juives (sans oublier les populations chrétiennes). Et c’est cette agression qui a poussé les autorités juives à devenir des agresseurs

Comme le Hamas, Tariq Ramadan est issu des Frères musulmans. Leur stratégie a été rédigée noir sur blanc et pratiquement personne dans le monde politique ou religieux ne semble vouloir la prendre au sérieux. Ces textes doivent être lus !

Voir: Le projet: Vers une stratégie mondiale pour la politique islamique

Ce qui se passe actuellement en Israël et à Gaza est la mise en œuvre explicite de cette stratégie. Voici la conclusion de ce document secret des Frères musulmans :

« Créer des cellules de jihad en Palestine, les soutenir pour qu’elles couvrent toute la Palestine occupée. Créer un lien entre les moudjahidin en Palestine et ceux qui se trouvent en terre d’islam. Nourrir le sentiment de rancœur à l’égard des juifs et refuser toute coexistence. »

Dans le Coran et les hadîths (propos de Mohammed), il y a quelques textes favorables à l’égard des juifs qui peuvent justifier le soutien de la part des musulmans sionistes. Il y a aussi des textes terribles, repris en boucle sur Internet, qui affirment notamment qu’Allah a changé les juifs en singes. Ces textes sont largement diffusés car ils peuvent « nourrir le sentiment de rancœur à l’égard des juifs ». Or cette déshumanisation conduit au terrorisme.

Dans la vidéo sur ce site, on y voit des imams contemporains et jusqu’à un grand responsable d’Al Azhar (un des hauts lieux mondiaux de l’islam sunnite) citer ces textes et déshumaniser leurs adversaires.

Le 4 février 2019, le Pape François et le Grand Imam d’Al-Azhar Ahmad Al-Tayeb ont signé un texte commun intitulé Document sur la fraternité humaine pour la paix dans le monde et la coexistence. Ensemble, ils ont formulé une forte condamnation du terrorisme et de la violence au nom de la religion. Pour les connaisseurs, ce texte était creux, tant les vraies sources de la violence étaient tues.

Aujourd’hui, plusieurs responsables importants d’Al Azhar célèbrent le djihad mené par les Palestiniens et ne s’embarrassent pas de nuances. Ces prises de parole doivent être connues. Ces responsables citent les textes du Coran qui affirment qu’Allah a changé en singes et en cochons les Juifs qui n’ont pas respecté le sabat​1​. Ils les utilisent pour galvaniser les musulmans contre les Juifs.

Comment réagit le Pape ? Il ne cesse de dénoncer à juste titre cette guerre et d’appeler à la paix. Il serait intéressant de l’entendre aussi sur ces propos si violents formulés par des proches de celui avec qui il a signé le Document sur la fraternité humaine pour la paix dans le monde et la coexistence.

Utilisation de la terreur

Du côté juif, la terreur a été explicitement utilisée par l’Irgoun lors de la création de l’État d’Israël. Et de nombreux Palestiniens continuent d’être traumatisés par cette violence extrême. Pour d’autres, c’est le « terrorisme d’État » exercé par le gouvernement israélien qui est inacceptable. Certains textes de la Bible mentionnent la terreur que le Dieu d’Israël a pu susciter chez ses ennemis. Et dans la tradition juive, il y a de sombres textes qui dévalorisent les non juifs et qui sont utilisés par des rabbins pour faire la guerre aux Palestiniens. Ces textes ont été très utilement mis en lumière dans ce livre.

Le ministre de la Défense israélien Yoav Gallant a tenu des propos inacceptables aussi : « Nous combattons des animaux et nous agissons en conséquence ».

Du côté musulman, la terreur a été utilisée, et continuera de l’être, car les textes fondateurs musulmans la justifient. Les musulmans modérés la rejettent, mais les plus radicaux n’hésitent pas à s’y référer. Et malheureusement, ce travail de mise en lumière n’a pas été fait par les hauts responsables musulmans. S’ils le faisaient, ils seraient menacés de mort car personne n’a le droit de critiquer des textes venant du prophète de l’islam.

Chaque tradition religieuse hérite de textes violents. Et cela est également vrai de la tradition chrétienne. Personne n’a choisi les textes violents de sa tradition. Mais il est important de les mettre en lumière pour comprendre comment certains s’en servent, en toute bonne foi, pour générer de la violence.

Voici un texte de référence qui permet aux musulmans radicaux d’utiliser la terreur :

« D’après Abû Hurayra, le Messager de Dieu a dit : J’ai été avantagé sur les autres Prophètes par six choses : — M’ont été données les paroles synthétiques. — M’a été donnée la victoire par l’effroi. — Les butins de guerre m’ont été rendus licites. — On a fait pour moi de la terre un élément pur et purifiant et une mosquée. — J’ai été envoyé à l’ensemble des créatures. — Et par moi a été scellée la succession des Prophètes. » (Hadîth rapporté par Muslim) (Sahîh Muslim, hadîth 1167, tome 2, Bruxelles, éditions al-Hadîth, 2012, p. 5.)

Parmi les « avantages prophétiques » de Mohammed, il y a donc explicitement le droit de prendre des « butins de guerre » (armes, biens matériels et esclaves sexuelles) et la « victoire par l’effroi ». Par Mohammed et ses troupes, Allah sème la terreur (ruba) dans les cœurs (cf. la vidéo de l’article précédent).

Daesh (ou l’État islamique) s’y réfère explicitement dans ses écrits. Dans leur publication Rumiya -Rome, en référence à un propos de Mohammed qui affirme que la ville sera prise un jour par les musulmans (après Constantinople)- la référence à la terreur est explicite et justifiée par les textes fondateurs de l’islam.

Et l’un des stratèges d’Al-Qaïda l’a dit explicitement:

« Quelques-uns peuvent être surpris quand nous disons que la pratique du jihad — en dépit du sang, des cadavres, des membres épars, des tueries qui en découlent — est l’une des actions les plus bénies de l’adoration — si ce n’est la plus bénie — des serviteurs d’Allah. Surtout parce que de nombreux détails de cette pratique dans notre charia ont été explicités par notre prophète (…).» (Abu Bakr Naji, Gestion de la Barbarie. Préface de Jacques Heers, Versailles, Éditions de Paris, 2007, p. 207. « Abu Bakr Naji » est peut-être le pseudonyme d’Abou Jihad al-Masri (1961-2008), un des auteurs de la propagande d’Al-Qaïda.)

Ayant rappelé cela, on peut comprendre le cri d’alerte lancé par Mme Ifat Reshef, l’ambassadrice d’Israël en Suisse : « Combattre le Hamas, c’est combattre Al-Qaida et l’État islamique ».

Oussama Ben Laden avait rédigé une Lettre au peuple américain qui fut publiée en 2002. Cette lettre est devenue virale aujourd’hui sur les réseaux sociaux, notamment sur Tik Tok. Cette lettre met en lumière à juste titre des abus de l’impérialisme américain. Cette lettre justifie aussi les actions violentes par des références au Coran.

Comme déjà dit, une méconnaissance de ces références religieuses empêche de comprendre la complexité de cette guerre. Et aussi des moyens possibles pour en sortir.

Les récentes violences subies par les Juifs et les Palestiniens ne sont donc pas symétriques.

Les violences du Hamas sont terroristes et justifiées religieusement (donc de manière absolue). Elles ont explicitement visé les civils. Ces violences sont alimentées par une haine profonde des juifs (présente dans le Coran et les hadîths) et elles visent la disparition totale des juifs de la région.

Les violences actuelles de l’armée israélienne sont d’abord une réaction militaire à ce terrorisme. Elles ne sont pas justifiées de manière religieuse. Et elles ne visent pas la destruction du peuple palestinien, mais celle du Hamas qui promeut l’élimination totale du peuple juif.

Refuser la déshumanisation de l’adversaire

Yuval Noah Harari a lancé un appel plein de sensibilité à la modération. Il évoque une «guerre des âmes» dans laquelle il invite ses compatriotes juifs à ne pas se laisser entraîner sur le terrain de la barbarie. Il appelle aussi chacun de nous à ne jamais oublier la complexité extrême de la situation et à ne pas prendre parti de manière simpliste.

Le peuple palestinien de Gaza a déjà tant souffert de la domination islamique et terroriste du Hamas. Il va continuer de souffrir terriblement de la domination militaire des Israéliens. Depuis des décennies, de nombreux pays arabes n’ont cessé de victimiser les Palestiniens, sans se préoccuper réellement de leur sort. Ces dernières années, certains dirigeants avaient commencé à entrevoir les bénéfices d’une paix avec Israël. Sous l’impulsion des Frères musulmans et de mouvements similaires, cet horizon a été brisé : ce qui importe pour ces mouvements, c’est la victoire de l’islam dans la région, la reconquête de Jérusalem et l’essor mondial de la Oumma.

Nos gouvernements occidentaux, centrés sur la politique des États, ne semblent pouvoir ou vouloir comprendre les enjeux de ce combat spirituel et transnational mené par le Hamas, les Frères musulmans et tant d’autres mouvements islamiques dans le monde.

Il n’y aura pas de solution à cette guerre sans la prise au sérieux de l’ensemble des facteurs (spirituels, religieux, militaires, géopolitiques, économiques…) du conflit.

Puissent les yeux enfin s’ouvrir.

À suivre…

3. Quels sont les grands récits par lesquels nous interprétons ces violences ?

4. Quelles pistes envisa atténuer ces violences et pour sortir de leurs logiques mortifères ?

Note:


  1. ​1​
    Voir (S2, V65) (Ô juifs) Vous connaissez pourtant le sort subi par ceux des vôtres qui ont transgressé le shabbat auxquels Nous avons dit :  » Soyez transformés en singes abjects ! »

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