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Pourquoi l’islam s’oppose-t-il à l’État constitutionnel?

Pourquoi l’islam s’oppose-t-il à l’Etat constitutionnel? Non que les musulmans n’y auraient jamais pensé. C’est l’islam qui, en donnant un rang supérieur au musulman sur le reste des hommes, en exclut la possibilité.

Genèse de l’État constitutionnel en Occident

En 312, l’Empire romain bascule. Après avoir périodiquement persécuté les chrétiens pendant trois siècles, il fait du christianisme une « religion tolérée ». L’empereur Constantin, à l’origine de l’Édit de Milan, en a bien compris l’intérêt politique. En accordant aux chrétiens un statut reconnu, il canalise au profit de l’Empire une force de renouveau. En 380, l’empereur Théodose fait un pas de plus vers la « normalisation » du christianisme. Il publie un édit par lequel il affirme que « Tous les peuples doivent se rallier à la foi transmise aux Romains par l’apôtre Pierre ».

Devenu religion de l’Empire, le christianisme soutiendra le pouvoir. Mais des chrétiens dénoncent régulièrement cette alliance. Augustin distingue entre la Cité de Dieu et la Cité des hommes, et au Ve siècle le pape Gélase réaffirme l’autonomie du pouvoir spirituel face au pouvoir politique. Ainsi il fait écho à Jésus et rappelle qu’il faut « rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu »​1​. De nombreux siècles passeront avant que leur voix ne soit entendue et change la donne.

Querelle des investitures

Vers la fin du premier millénaire, les tensions s’exacerbent entre les papes et les monarques à propos du clergé. La querelle des investitures marque une nouvelle étape, et Henri IV se voit obligé de se rendre à Canossa. Les rivalités entre Église et monarchies suivent un cours sinueux. Néanmoins, un consensus finit par prévaloir. Les rois respectent l’autorité de l’Église qui, en retour, leur accorde sa caution morale.

Séparation de l’Eglise et de l’Etat

À la Réforme, le conflit éclate à nouveau au point de rompre l’unité de la chrétienté en Occident. Toutefois, fidèle à la conception du Moyen Âge, religion et État restent solidaires, tant du côté catholique que protestant. Ce n’est qu’à partir du XVIIe siècle, au terme de sanglants conflits religieux et d’âpres guerres, que l’idée de séparer Église et État s’impose. En Angleterre, le « Bill of Rights »​2​ (1689) constitue une étape décisive dans « l’histoire constitutionnelle européenne ». Un siècle plus tard, la déclaration d’indépendance des États-Unis (1776) donne naissance à une première constitution.

Naissance du système constitutionnel

La liberté de religion et de conscience y est explicitement mentionnée, et les pères de cette constitution établirent avec lucidité les mécanismes juridiques nécessaires pour garantir les libertés constitutionnelles. Suite à la Révolution française, la plupart des monarchies adoptent le système constitutionnel et ses principes fondamentaux : dissociation de l’Église et de l’État ; séparation des pouvoirs législatifs, exécutifs et judiciaires ; statut du citoyen, libre de ses opinions et acteur de la vie politique. Toutes ces mesures, dont l’affirmation de la liberté religieuse de l’individu est la plus fondamentale, étayent l’ordre constitutionnel et reflètent une conception spécifique de l’homme enraciné dans le christianisme.

Lire aussi Quelques réflexions sur la conception musulmane de l’homme

L’homme en islam

Dans la sourate dite « Les Romains » 30, verset 30​3​, que les musulmans tiennent pour révélation divine, on peut lire que chaque être humain est né « musulman ». La nature originelle de l’homme – la fitra – est musulmane, et de ce fait, être chrétien, juif ou adepte d’une autre religion, constitue une aliénation. Quelques auteurs vont jusqu’à parler d’une perversion de la nature humaine.​4​ Un non-musulman n’est donc pas humain au plein sens du terme. Il ressemble plutôt à un enfant manquant de raison. Pour devenir véritablement homme, il doit impérativement embrasser l’islam.

Cette conception est difficilement conciliable avec la vision de l’homme qui sous-tend l’état de droit propre aux États constitutionnels. Pour les musulmans qui considèrent qu’eux seuls sont « pleinement humains », il n’est pas vraiment concevable de reconnaître aux non-musulmans une égalité de droit.

Conséquences dans l’Histoire

Deux types d’êtres humans

Cette vision de l’homme n’est pas une lubie théologique passagère. Elle a eu des conséquences très concrètes au long de l’histoire. Dans les conquêtes qu’ils mènent d’Est en Ouest à partir du VIIe siècle, les musulmans appliquent aux peuples qu’ils conquièrent cette discrimination « divine ». Ils rangent les juifs et les chrétiens – « gens du livre » – dans la catégorie des « dhimmis » (protégés). Conformément aux préceptes du Coran (Sourate 9, verset 29)​5​, ils en font des citoyens de seconde zone à qui ils interdisent de construire synagogues ou églises, de monter un cheval, de porter les mêmes vêtements que les musulmans, et leur imposent toute une série d’autres restrictions vexatoires.

Quant aux Hindous, aux Bouddhistes et aux membres de toutes autres religions, ils les qualifient tout simplement de polythéistes (« associateurs ») et leur demandent de choisir entre la conversion ou la mort. Cette injonction n’a cependant pas toujours été strictement appliquée.

Influence du modèle politique européen

Ces pratiques se sont perpétuées jusqu’à l’arrivée des Français et des Britanniques à la fin du XVIIIe siècle. Dans les régions qu’ils colonisent, ils accordent aux juifs et chrétiens les mêmes droits qu’aux musulmans. Cela a pour effet de pousser des intellectuels chrétiens et des musulmans libéraux à embrasser la modernisation de leurs sociétés. La Tunisie, l’Empire Ottoman, l’Égypte et plus tard l’Iran, adoptent le modèle politique européen et se dotent d’une constitution.

Adoption superficielle

En s’appropriant le modèle occidental, les réformistes ont surtout le souci de rattraper le retard technologique, notamment en matière militaire. Mais leur enthousiasme se heurte à l’hostilité des religieux. Ces derniers réclament un droit de veto, s’opposent à la séparation du religieux et du politique et excluent la participation des non-musulmans à la vie politique.

Rejet du constitutionnalisme occidental

Ce débat théologique met en évidence les enjeux de la réforme. Tandis que la plupart des oulémas rejettent le constitutionnalisme occidental, Ali Abderrazik, ouléma à l’Université d’Al-Ahzar, tente d’en donner une justification théologique. En 1925, il publie L’islam et le fondement du pouvoir. Selon lui, l’alliance du religieux et du politique en islam est conjoncturelle plutôt que paradigmatique. Le prophète ne se serait pas conçu comme monarque et n’aurait eu aucune ambition dynastique. Jamais il n’aurait eu l’intention de proposer un modèle politique. La séparation du religieux et du politique serait donc parfaitement possible. Les musulmans seraient libres d’instaurer un état fondé sur les « dernières créations de la raison humaine, et des systèmes dont la solidité a été prouvée »​6​.

Néanmoins, la tradition aura raison de l’audace d’Abderrazik. L’université d’Al-Azhar rejette cette vision, et le pouvoir religieux s’oppose aux nationalistes ou socialistes qui militent pour une transformation de la société. Faute d’avoir su créer des institutions fortes pour en assurer le fonctionnement constitutionnel, leurs pays n’ont pas réussi leur mue vers la modernité.

Lire aussi Est-il possible pour les musulmans de concilier islam et démocratie ?

Retour à l’ordre traditionnel

« L’islam est la solution »

Après la seconde guerre mondiale, beaucoup de pays colonisés accèdent à l’indépendance. Fortes de leur nouveau statut, la Syrie, l’Égypte, la Tunisie et l’Irak adoptent des formes de gouvernement laïc qui séparent pouvoir et religion, mais en reconnaissant à l’islam le statut de religion d’État​7​. Nasser rêve de réunir le monde arabe sur une base culturelle. Mais des discordes avec ses voisins torpillent son idéal « panarabe ». Son incapacité à améliorer le niveau économique de l’Égypte et à « jeter les juifs à la mer » renforce les islamistes dans la conviction que « l’islam est la solution ».

Les raisons du retour à la tradition

Parce qu’elle s’est faite hors-sol, la modernisation forcée de l’Égypte et de ses voisins, n’a pas eu les lendemains espérés. Faute d’un ancrage culturel qui aurait permis aux idées empruntées à l’Occident de s’enraciner, l’idéal démocratique fait place à des régimes autoritaires. A l’exception de la Tunisie, l’Irak, la Syrie, l’Égypte et la Lybie sont dirigées par des militaires qui s’alignent sur l’Union Soviétique et mettent leurs pays en coupe réglée.

La revanche des islamistes

Après la disparition de Nasser, les partis islamistes (Frères musulmans, pour l’essentiel) souvent réduits à la clandestinité, s’organisent pour remédier aux dysfonctionnements de l’État à travers leurs réseaux d’aide sociale. Ils réussissent ainsi à gagner la faveur des couches populaires. En réaffirmant les valeurs traditionnelles fondées sur les préceptes du Coran, ils s’opposent aux prétendues valeurs laïques du pouvoir politique. Il n’est donc pas surprenant qu’ils parviennent à détourner le « Printemps arabe » de ses revendications démocratiques et à imposer leur propre vision. Même s’ils ne conservent pas toujours le pouvoir, les islamistes restent néanmoins très influents. Ils continuent d’incarner une certaine authenticité culturelle.

Conséquences prévisibles

Parce qu’il est difficile d’harmoniser l’islam avec l’idée d’un état constitutionnel moderne, son caractère disruptif se manifeste régulièrement. Sa conception de l’homme musulman, seigneur de l’humanité, son maintien de la distinction entre le pur et l’impur et sa conviction qu’il n’y a pas de paix possible dans le monde tant que l’islam n’y règne pas, alimentent son aversion profonde pour le modèle libéral occidental.

Remise en question de la vision islamique du monde

Il faut cependant remarquer que si l’islam, dans son essence, ne peut souscrire à l’État constitutionnel sans se trahir, de plus en plus de musulmans en contestent le caractère totalisant. Face à la mondialisation économique et aux mouvements migratoires importants, la mise en question de la vision islamique du monde devient inévitable. De fait, de nombreux musulmans sont enclins à adopter une conception de l’homme et de la femme libres de leurs opinions et égaux en droits. Sans bruit, ils prennent leur distance vis-à-vis de l’islam.

Dilemme théologique

Le prophétisme biblique comme critique du politique

Le christianisme est né et s’est développé pendant trois siècles en marge du pouvoir politique et judiciaire. La Bible, tout en reconnaissant l’importance et la nécessité des autorités politique​8​ met en garde contre leurs travers​9​. Elle appelle les croyants à les respecter mais aussi à leur résister pacifiquement quand elles outrepassent leurs compétences​10​. En dépit de la séduction que le pouvoir temporel a pu exercer sur lui, le christianisme a su se renouveler en revenant au texte biblique pour y retrouver un principe fondamental : Jésus, pas plus que les apôtres, n’ont utilisé la violence pour conquérir le pouvoir politique et les armes pour contraindre d’autres peuples à se soumettre à Dieu.

Le prophétisme coranique comme soutient du politique

Il n’en va pas de même pour l’islam : Face à la modernité politique, la théologie musulmane est dans un véritable dilemme. Pour se renouveler, elle doit nécessairement revenir à ses textes fondamentaux (Coran, Hadiths, Sira), et se heurte inévitablement à l’exemple de Mahomet et ses compagnons. En plus de prêcher une nouvelle religion, Mahomet faisait la guerre et envoyait ses adeptes conquérir le monde. Ceux-ci ont établi un système politique qui ne distingue guère entre la sphère de la religion et celle de la politique. Les musulmans qui soutiennent qu’il y a compatibilité entre l’islam et l’ordre constitutionnel libéral, le font toujours au prix d’un certain déni intellectuel et d’une méconnaissance de la doctrine musulmane.

C’est le message que proclament de concert salafistes, islamistes ou simples musulmans traditionnels en conformité avec les préceptes du Coran et de la sunna du prophète. Face à eux, les musulmans modernistes, tant appréciés en Occident, n’ont pas une grande d’audience parmi leurs coreligionnaires. Qu’on le veuille ou pas, l’alliance de la religion et de l’État fait partie de l’ADN même de l’islam.

Notes


  1. ​1​
    17Dis-nous donc ce qu’il t’en semble : est-il permis, ou non, de payer le tribut à César ? 18Jésus, connaissant leur méchanceté, répondit : Pourquoi me tentez-vous, hypocrites ? 19Montrez-moi la monnaie avec laquelle on paie le tribut. Et ils lui présentèrent un denier. 20Il leur demanda : De qui sont cette effigie et cette inscription ? 21De César, lui répondirent-ils. Alors il leur dit : Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. 22Étonnés de ce qu’ils entendaient, ils le quittèrent, et s’en allèrent. (Évangile de Matthieu 22.17-22. Voir aussi Évangile de Marc 12.17 et Évangile de Luc 20.25) Le contexte de cette déclaration en éclaire le sens. Des religieux, hostiles à Jésus, cherchent à le discréditer en lui posant une question qui suggère qu’il songerait à défier le pouvoir romain en place. Sa réponse illustre parfaitement son enseignement général : l’impôt fournit à l’Etat les moyens dont il a besoin pour maintenir l’ordre et la justice dans la société, ce dont tous profitent. Mais le croyant, membre de cette société, reconnaît le pouvoir d’une autre autorité sur sa vie, celle de Dieu. Aussi longtemps que l’État ne lui demande pas ce qui revient à Dieu seul, le croyant peut « rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu » c-à-d se soumettre aux obligations et aux lois d’une société tout en servant Dieu. Jésus reconnaît la validité temporaire de gouvernements ou de lois que Dieu n’a pas directement institués mais qui, néanmoins, participent de sa volonté souveraine pour le monde.
  2. ​2​
    En Angleterre, au terme des guerres civiles du XVIIe siècle, l’accession au trône de Marie II Stuart, fille de souverain catholique, et de son époux Guillaume d’Orange, prince protestant, fournit le prétexte de l’affirmation de l’importance des droits fondamentaux à travers le Bill of Rights de février 1689. Au-delà de cet apport, cette Déclaration des droits est une étape primordiale dans l’établissement du régime parlementaire. Désormais, les lois ne pourront être adoptées qu’après avoir été votées par les chambres et sanctionnées par le roi, qui ne peut ni les faire seul, ni en suspendre l’exécution. On appelle alors « Parlement » l’organe formé du roi et des deux chambres. Tout comme la Grande Charte de 1215, la Pétition des droits de 1628, la Déclaration de Breda de 1660 ou l’Habeas corpus Act de 1679, le Bill of Rights n’est pas seulement un texte décisif de l’histoire politique et juridique britannique, mais aussi une référence dans l’histoire constitutionnelle européenne. Wanda Mastor. Cf. https://www.universalis.fr/encyclopedie/bill-of-rights-1689/
  3. ​3​
    Sourate 30,30. Consacre-toi à la religion, en monothéiste sincère! C’est Dieu qui a voulu que cette croyance fût inhérente à la nature de l’homme. Et l’ordre établi par Dieu ne saurait être modifié. Telle est la religion de la rectitude, mais la plupart des hommes n’en savent rien.
  4. ​4​
    Cf. Ezzati, Abul-Fazel, Islam and Natural Law, ICAS Press, p. 70 ; cf. également Brague, Rémy, La Loi de Dieu : Histoire philosophique d’une alliance, Gallimard 2005, p. 198 ; Gobillot, Geneviève, La fitra. – La conception originelle, ses interprétations et fonctions chez les penseurs musulmans (cf. https://journals.openedition.org/rhr/4458)
  5. ​5​
    Sourate 9,29. Combattez ceux qui ne croient ni en Dieu ni au Jour dernier, ceux qui ne s’interdisent pas ce que Dieu et Son Prophète ont déclaré interdit, ceux qui, parmi les gens d’Écriture, ne pratiquent pas la vraie religion. Combattez-les jusqu’à ce qu’ils versent directement la capitation en toute humilité !
  6. ​6​
    Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Ali_Abderraziq
  7. ​7​
    Cf. Bernard-Maugiron, Nathalie, La place du religieux dans le processus constitutionnel en Égypte après 2011, dans dans Archives de sciences sociales des religions 2018/1 (n° 181) https://www.cairn.info/revue-archives-de-sciences-sociales-des-religions-2018-1-page-47.htm
  8. ​8​
    Voir 1Pierre 2.13-15 : 13Pour l’amour du Seigneur, soumettez-vous à vos semblables, qui sont des créatures de Dieu : au roi qui détient le pouvoir suprême, 14comme à ses gouverneurs chargés de punir les malfaiteurs et d’approuver les gens honnêtes. – 15Car voici ce que Dieu veut : c’est qu’en pratiquant le bien, vous réduisiez au silence toutes les calomnies portées contre vous par les insensés, les ignorants. (Bible du Semeur)
  9. ​9​
    Voir Évangile de Matthieu 20.25-26a : – Vous savez ce qui se passe dans les nations : les chefs politiques dominent sur leurs peuples et les grands personnages font peser sur eux leur autorité. 26Qu’il n’en soit pas ainsi parmi vous.
  10. ​10​
    Voir le texte de la charte de la résistance spirituelle au nazisme (Déclaration de Barmen) qui a été adoptée à Barmen (Wuppertal), en Allemagne, en 1934, par des membres d’Églises luthériennes, réformées et unies. Pour lire le texte de cette déclaration : https://www.ekd.de/francais/foi/barmen.html

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