La charia a-t-elle sa place en Europe ? Si oui, à quelles conditions ? Ce sont les questions que se posent actuellement les instances du Conseil de l’Europe.
En 2003, la Cour européenne des droits de l’homme avait conclu, sans ambages, à « l’incompatibilité de la charia avec les principes fondamentaux de la démocratie » et avec les normes de la Convention européenne des droits de l’homme. Tel n’est plus le cas aujourd’hui. Dans un arrêt du 19 décembre, la Cour a condamné le caractère forcé de l’application de la charia à la communauté musulmane en Grèce, mais pas l’application de la charia en elle-même. La Cour a estimé que des normes de la « loi musulmane sacrée » peuvent s’appliquer en marge du droit commun, à certaines conditions malheureusement imprécises. Grégor Puppinck décrypte cet arrêt inquiétant dans le Figaro Vox.
Des droits de l’homme soumis à la charia
Durant la semaine du 20 janvier 2019, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) discutera et votera sur un projet de Résolution intitulé « Compatibilité de la charia avec la Convention européenne des droits de l’homme : des États Parties à la Convention peuvent-ils être signataires de la ‘Déclaration du Caire’ ? ». Ce projet de Résolution vise en particulier l’application de la charia au Royaume-Uni et en Grèce, et le fait que trois États membres du Conseil de l’Europe (la Turquie, l’Azerbaïdjan et l’Albanie) sont signataires de la Déclaration du Caire des droits de l’homme en islam (1990). Selon ce texte, l’islam est la religion de naissance de chaque personne, et les droits de l’homme sont soumis à la charia.
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Choisir son destin
C’est pour soutenir la nécessité de s’opposer fermement à toute introduction de la charia en Europe que l’ECLJ organise un séminaire de haut niveau au Conseil de l’Europe, le 21 janvier 2019, avec la participation de femmes ayant subi l’application de la loi islamique et d’universitaires.
L’Europe est, à nouveau, dans la situation de devoir choisir son destin face à l’islam politique. Il est impératif de demeurer ferme dans le refus total de la charia.