Comprendre le conflit israélo-palestinien. Depuis des décennies, nombreux sont ceux qui l’ont approché sous son angle historique et politique mais rarement dans sa dimension religieuse. Cet article se propose de mettre en lumière l’histoire mouvementée de la relation de Mahomet avec les enfants d’Israël et ses conséquences sur le conflit actuel.
Pour comprendre la dimension religieuse du conflit du Moyen-Orient, le Coran est une source d’information à ne pas négliger. Comme dans la Bible, avec laquelle il partage bien des récits, on retrouve les personnages d’Abraham, Isaac et Jacob. Mais sa version de la vie d’Abraham diffère substantiellement de la version biblique. En effet, le Coran fait d’Abraham le premier musulman et, d’Isaac et Jacob les continuateurs de sa foi musulmane. De plus, après son séjour au pays de Canaan, le Coran fait descendre Abraham jusqu’à La Mecque, quelque 1 500 km au sud-est du pays promis. C’est là qu’avec son fils Ismaël il aurait bâti la Kaaba (S2.125-129).
La Mecque, centre de gravité de l’islam
Abraham, dans le Coran, c’est aussi l’homme à qui Allah annonce la bonne nouvelle d’un fils. Après la naissance d’Isaac, Sarah, sa mère, exige d’Abraham qu’il chasse sa servante Agar, mère d’Ismaël. Perdus dans une région désertique, Agar et son fils sont sauvés de la mort grâce à l’eau d’une source qu’un ange leur a montrée. D’après la tradition islamique, ce point d’eau n’est autre que la source Zam Zam, à quelques pas du lieu où s’élève la Kaaba. Le Coran fait clairement graviter la foi d’Abraham autour de La Mecque, ville de Mahomet.
Mahomet reconnaît les enfants Israël comme « peuple de Dieu »
Outre Abraham, le Coran parle de Moïse. La sourate 26.63-68 relate le passage de la Mer des Roseaux et la noyade de l’armée de Pharaon qui s’était lancée à la poursuite des Israélites à peine sortis d’Egypte. Fait remarquable, plusieurs passages coraniques évoquent le caractère particulier du peuple d’Israël. Après l’avoir libéré de sa servitude en Égypte (S 44.30-32), Allah a fait des Israélites des « rois ». Les versets 20-21 de la sourate 5 ajoutent qu’Il leur a destiné un territoire : O mon peuple ! Entrez dans la terre sainte qu’Allah vous a prescrite. Et ne revenez pas sur vos pas… (S 5.20-21). Enfin, plus grand privilège encore, Allah leur a confié le Livre (Révélation) (S 45.16).
Les relations de Mahomet avec Israël se détériorent
C’est pendant la période où il vit à La Mecque que Mahomet reçoit les « révélations » qui reconnaissent aux enfants d’Israël leur statut de peuple choisi et dépositaire du Livre. Mais après son émigration à Médine, ses rapports avec les Juifs se détériorent radicalement. Devenu chef militaire, politique et religieux, il use de son pouvoir pour attaquer les Juifs qui ont refusé de le reconnaître comme prophète. Il leur reproche, ainsi qu’aux chrétiens qu’il accuse de polythéisme, d’être des « pervers » (S 3.110).
Dans la S 2.61, il proclame que la malédiction et la colère d’Allah ont frappé les Juifs parce qu’ils reniaient sa révélation (c-à-d les révélations apportées par Mahomet), qu’ils avaient tué les prophètes et transgressé la loi de Dieu. La S 98.6 conclut que ceux qui refusent le message du Coran sont les pires des créatures. Sans surprise, Mahomet interdit aux musulmans d’avoir pour amis des Juifs et des chrétiens (S 5.51).
Mahomet entre en guerre contre les enfants d’Israël
Dans les cinq six années qui ont suivi son installation à Médine, Mahomet sévit contre ses opposants. Il fait exécuter trois poètes juifs qui appelaient à lui résister. Il s’en prend également aux trois puissantes tribus juives qui y résident. Il en chasse une première, exproprie et attaque les exilés de la seconde et massacre la troisième. De la tribu des Qurayza, il fait égorger les sept cents hommes et réduit à l’esclavage sexuel leurs femmes et jeunes filles. La S 33.26-27 rapporte les traitements inhumains infligés à la tribu des Qurayza.
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La Sourate 9 formalise le combat contre les enfants d’Israël
Dans at-Tawba, la sourate 9, considérée comme une des dernières « révélée », l’hostilité envers les non-musulmans prend une forme assumée et définitive. Ainsi, le verset 29, appelé verset de l’épée, abroge tous les versets bienveillants du Coran envers les Juifs et les chrétiens. (Ces versets demeurent néanmoins dans le Coran et les musulmans les citent volontiers pour accréditer l’idée que l’islam est une religion de paix). Cette sourate condense toute l’hostilité de Mahomet envers les Juifs et les chrétiens et transmet de génération en génération son appel à ne pas les aimer et à les combattre.
S 9.29 : Combattez ceux qui ne croient ni en Allah ni au Jour dernier, qui n’interdisent pas ce qu’Allah et Son messager ont interdit et qui ne professent pas la religion de la vérité, parmi ceux qui ont reçu le Livre, jusqu’à ce qu’ils versent la capitation par leurs propres mains, après s’être humiliés.
Mahomet proclame le triomphe de l’islam sur toute religion
Au v. 30 de cette même sourate, Mahomet maudit Juifs et chrétiens et aux v. 32-33, il proclame le triomphe de l’islam sur toutes les religions. Au v. 111, point culminant de la sourate, il fait état de la promesse et du pacte éternel qu’Allah conclut avec les musulmans :
Certes, Allah a acheté des croyants, leurs personnes et leurs biens en échange du Paradis. Ils combattent dans le sentier d’Allah : ils tuent, et ils se font tuer. C’est une promesse authentique qu’Il a prise sur Lui-même dans la Torah, l’Évangile et le Coran. Et qui est plus fidèle qu’Allah à son engagement ? Réjouissez-vous donc de l’échange que vous avez fait : Et c’est là le très grand succès.
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Mahomet et le conflit israélo-palestinien
La Charte du Hamas ne cite pas moins d’une trentaine de versets du Coran. En exigeant l’expulsion des Juifs de Palestine, ce parti politique justifie ses activités terroristes en se réclamant des enseignements de Mahomet, l’exemple suprême pour tout musulman. Omettre cette dimension du conflit revient à en ignorer un ressort fondamental.
